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Pour un statut des psychothérapeutes - FFdPP

1990


Rédigé le Samedi 17 Janvier 2004 à 00:00 | Lu 1967 commentaire(s)



Déclaration de Strasbourg sur la psychothérapie

1. La psychothérapie est une discipline spécifique, du domaine des sciences humaines, dont l'exercice représente une profession libre et autonome.

2. La formation psychothérapeutique exige un niveau élevé de qualification théorique et cli­nique.

3. La diversité des méthodes psychothérapeutiques est garantie.

4. La formation dans une des méthodes psychothérapeutiques doit s'accomplir intégralement et comprend : la théorie, l'expérience sur sa propre personne et la pratique sous supervision. Sont également acquises de vastes notions sur d'autres méthodes.

5. L'accès à la profession est soumis à diverses préparations préliminaires, notamment en sciences humaines et sociales.

Strasbourg, le 21 octobre 1990

Cette Déclaration a été contresignée à ce jour par les représentants élus des fédérations de psychothérapeutes de 41 pays d’Europe, membres de l’European Association for Psychotherapy (EAP).
Ce texte est devenu la référence centrale des psychothérapeutes européens.
L’EAP a obtenu le statut d’ONG du Conseil de l’Europe.



La situation française

Organisations représentatives

Depuis 1966 déjà, et surtout depuis 1981, la profession de psychothérapeute s’est strictement autoréglementée dans les domaines de la formation et de la déontologie.

À ce jour, au niveau national, deux fédérations et deux syndicats en assurent la cohérence et le sérieux et tiennent à jour un registre de psychothérapeutes accrédités : la FFdP, l’AFFOP, le Psy’G et le SNPPsy. Leurs exigences et leur crédibilité sont comparables.

La FFdP (Fédération Française de Psychothérapie) regroupe 56 organismes (associations nationales, sociétés savantes, écoles et instituts de formation, syndicats), représentant environ 3 000 psycho­thérapeutes qualifiés, exerçant dans l’un des cinq courants principaux :

• approches psycha­nalytiques diverses (Freud, Lacan, Jung, Adler, Mélanie Klein, etc.)
• approches cognitivo-comportementales
• approches systémiques (thérapies familiales)
• approches humanistes et psychocorporelles (Gestalt, AT, Rogers, hypnose, etc)
• approches intégratives.

La FFdP a été reconnue comme la seule organisation française représentative au niveau européen, après une enquête de l’European Association for Psychotherapy (EAP) - qui représente 120 000 psychothérapeutes professionnels dans 41 pays. L’EAP milite pour l’harmo­nisation des diplômes européens, en concertation avec la Commission européenne de Bruxelles et le Conseil de l’Europe de Strasbourg.

La France joue actuellement un rôle de leader au plan européen (coordination des méthodes, homologation des diplômes, contrôle du Certificat Européen de Psychothérapie (CEP) - lequel implique 3 200 heures de formation en 7 années universitaires.

Lors des États généraux de la psychothérapie (2001), la FFdP a élaboré une Charte de la personne en psychothérapie, charte adoptée par le Conseil mondial de la psychothérapie (WCP), lors du 3e Congrès mondial de psychothérapie à Vienne, le 14 juillet 2002, par 4 000 psychothé­rapeutes de 80 pays.

L’AFFOP (Association Fédérative Française des Organismes de Psychothérapie) est issue d’une scission récente de la FFdP (1998-99) et regroupe 17 organismes, représentant environ 1 000 psychothérapeutes qualifiés. L’AFFOP s’est actuellement retirée de l’EAP.

Le SNPPsy (Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie), syndicat créé en 1981, fait partie de l’AFFOP. Il en est le principal organisme, avec environ 500 membres. Il insiste sur la trajectoire individuelle de chaque praticien et sur la reconnaissance par une commission de pairs.

Le Psy’G (Groupement syndical des Praticiens de la Psychologie, Psychothérapie, Psychanalyse) est le plus ancien des syndicats du secteur, mais les psychothérapeutes n’en repré­sentent qu’environ un tiers. Le Psy’G est membre de l’UNAPL.

Chacun de ces organismes représentatifs a établi des critères de sélection, des normes de formation (incluant nécessairement une psychothérapie ou une psychanalyse personnelle et une supervision permanente) et un code de déontologie spécifique à cette profession spécifique.

Aucune formation effective à la profession de psychothérapeute n’est proposée en Université, cette dernière ne pouvant assurer qu’une information historique et théorique et diffuser un savoir et non la partie essentielle - qui concerne le « savoir-être », l’équilibre et la maturité de la per­son­nalité.

Tous ces organismes exercent un contrôle vigilant sur les éventuelles infiltrations sectaires d’usurpateurs extérieurs à la profession - dont l’objectif est d’asservir et d’exploiter, alors que la psychothérapie vise, à l’inverse, à rendre chacun autonome et responsable.

Malheureusement, il existe aussi un certain nombre de soi-disant « psychothérapeutes » autoproclamés, sans formation approfondie ni engagement déontologique et se référant à des méthodes parfois fantaisistes et sans fondement scientifique.

Une protection légale du titre et de l’exercice nous paraît donc souhaitable. Elle devrait être confiée à des praticiens professionnels de la psychothérapie, réunis dans une structure à mettre en place un Conseil national supérieur de la Psychothérapie - qui pourrait remplir notamment des fonctions proches d’un Ordre professionnel.

Psychothérapie, médecine et prophylaxie sociale

Il est clair que la psychothérapie et la psychanalyse sont loin de concerner exclusivement le domaine médical. Elles concernent très majoritairement des personnes souffrant non pas de troubles mentaux mais de difficultés psychosociales et relationnelles : deuil, solitude, problèmes conjugaux, familiaux, professionnels et sociaux, immigration, chômage, alcoolisme et toxico­manie, suicide, dépression ou violence, etc. Cet accompagnement psychologique est rarement effectué sur prescription médicale, mais entrepris librement, sous la responsabilité des usagers. C’est pourquoi, les psychothérapeutes et psychanalystes ne souhaitent pas son remboursement par la Sécurité sociale - puisqu’il ne s’agit pas d’une « maladie », ni d’un traitement à durée déterminée.
Cela implique, bien entendu, la mise en place d’un nombre suffisant de dispensaires ou centres sociaux pouvant fournir ce service aux personnes en difficultés financières.

Rappelons au passage que, dans les cas de litige, tous les jugements des tribunaux français ont régulièrement conclu que la psychothérapie n’était pas une activité médicale.

A l’occasion des États généraux de la Psychothérapie, en 2001, une large enquête effectuée auprès d’un échantillon de 8 000 adultes, représentatifs de la population française, par l’Institut national de sondages BVA, avec la collaboration de la FFdP et du magazine Psychologies, a montré que 5,2 % de la population a été ou est en cours de psychothérapie ou psychanalyse - soit 3 millions de personnes. Si l’on considère que leurs retombées touchent de près leurs pro­ches (famille et collègues), on voit que près de 8 millions de citoyens sont directement concer­nés : il s’agit d’un problème de société qui ne saurait laisser indifférents les pouvoirs publics.

La densité souhaitable de psychothérapeutes dans les pays occidentaux est estimée de 30 à 50 spécialistes formés pour 100 000 habitants. Les écoles reconnues par les organisations profes­sionnelles représentatives en forment actuellement environ 400 par an - ce qui permet à peine de compenser les départs en retraite. Il ne suffit donc pas de régulariser la situation actuelle par des mesures transitoires ; il convient de prévoir la possibilité d’un recrutement large, à moyen et à long terme.

Les spécialistes se formant à ce métier proviennent de tous les secteurs des sciences humaines : psychologique, social, médical ou paramédical, enseignement, formation, recherche, coaching, etc. La moyenne d’âge à l’entrée dans les écoles et instituts de formation en psychothérapie se situe aux environs de 35 ans, car cette orientation implique au préalable, une expérience suffisante de la vie et des relations humaines. Les psychiatres, les autres médecins et les psycho­logues constituent au total environ la moitié des professionnels entrant en formation.

Réglementation

La FFdP vise une meilleure protection des usagers, par :
• une large information du grand public
• une lutte renforcée contre les sectes
• un contrôle de la formation, des compétence et de l’éthique des psychothérapeutes
• une généralisation de la Charte des usagers.

Nous souhaitons un contrôle des écoles de formation à cette profession (programmes, forma­teurs et éthique) et leur agrément, après avis d’un Office national de la psychothérapie constitué de psychothérapeutes professionnels qualifiés.

Selon les normes européennes, établies en concertation avec la Commission Européenne de Bruxelles, la formation doit impliquer :

• un niveau d’entrée de bac + 3 (ou équivalent)
• une psychanalyse ou psychothérapie personnelle approfondie
• 4 ans de formation spécifique dans une méthode agréée
— dont 2 ans de pratique supervisée
— une formation en psychopathologie
— un mémoire théorico-clinique
• un engagement déontologique
• une reconnaissance par une commission de pairs qualifiés.


11 décembre 2003 : PROPOSITION COMMUNE FFdP / AFFOP pour une RÉVISION de « L’AMENDEMENT ACCOYER »


1. Les psychothérapies sont des modes d’intervention ayant pour objet de soulager des souf­frances psychiques, des difficultés psychosociales ou relationnelles.
Pour le traitement des troubles mentaux graves, le psychothérapeute travaille en collaboration avec un psychiatre.

2. La psychothérapie est une discipline spécifique.
La diversité des méthodes de psychothérapie est garantie, offrant un libre choix aux usagers.

3. Il est créé un Office national de la Psychothérapie, dont la composition est définie par décret en Conseil d’État. Cet Office est constitué de quatre collèges : le Collège des psychothérapeutes médecins ou psy­chiatres, le Collège des psychothérapeutes psychologues, le Collège des psycho­thérapeutes psychanalystes, le Collège des psychothérapeutes certifiés.
La fonction de cet Office est d’accréditer les cursus et les organismes de formation à la psy­chothérapie de chacun des quatre collèges et de veiller à la bonne pratique professionnelle.

4. L’accès à la formation est ouvert à des professionnels de niveau bac + 3 ou équivalent (VAE ou Validation des Acquis de l’Expérience).
La formation implique à la fois l’acquisition d’un savoir théorique spécifique, un processus psychothéra­peutique personnel et une pratique sous supervision.

5. L’Office est obligatoirement consulté sur l’organisation de la profession et des pratiques de la psychothérapie. Il tient à jour un Registre national des psychothérapeutes qualifiés et assure le respect du code de déontologie.

6. L’usage du titre de psychothérapeute est réservé aux professionnels répondant aux conditions ci-dessus et agréés par l’Office national de la psychothérapie, dans des conditions définies par décret.

7. Les professionnels actuellement en activité sans être titulaires des qualifications requises, qui mettent en œuvre des psychothérapies depuis plus de cinq ans, à la date de promulgation de la présente loi, pourront poursuivre cette activité thérapeutique sous réserve de satisfaire, dans les trois années suivant la promul­gation de la présente loi, à une évaluation de leurs connaissances, de leur pratique et des accré­ditations déjà obtenues, par un jury représentatif des différents types de psychothérapies



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