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TOMENO F.: Le psychologue clinicien maître de stage, la psychothérapie et le stagiaire


Rédigé le Mardi 20 Janvier 2004 à 00:00 | Lu 952 commentaire(s)



Lors de la dernière réunion des maîtres de stage accueillant des étudiants en maîtrise et en DESS de Psychopathologie et Psychologie Clinique (réunion qui s’est déroulée à l’Université de Tours dans le courant du premier semestre 2003), nous avons été quelques-uns à souhaiter la mise en place d’un groupe de réflexion, sur le thème de :

L’accueil des stagiaires de maîtrise et DESS de Psychologie pathologique et Clinique, et la question de la Psychothérapie de référence analytique.

En effet, les pratiques sont diverses chez les maîtres de stages, et plusieurs questions se posent :

- Le psychologue clinicien exerçant des fonctions de psychothérapeute et se referant à la psychanalyse, peut-il prendre un stagiaire observateur dans les séances qu’il offre à ses patients, petits ou grands ?

Cela apparaît à plusieurs d’entre nous parfaitement opposé à l’éthique de la Psychanalyse, à son dialogue singulier, au «  maniement du transfert «  , et au respect absolu du secret.

- Le psychologue clinicien se referant à la Psychanalyse peut-il se faire remplacer, lors d’une de ses absences, par son stagiaire ? Pour les mêmes motifs qu’évoqués précédemment, nous affirmons que non, et que c’est mettre le patient et le stagiaire dans des situations difficiles, voire dangereuses.

- Le psychologue clinicien peut-il confier à un stagiaire une Psychothérapie analytique d’un patient durant la durée de son stage ?
Toujours pour les mêmes motifs, nous affirmons que non. Nous l’affirmons également parce que le stagiaire ne peut pas recevoir de formation analytique par l’Université ; seul un parcours analytique personnel pourrait l’autoriser à exercer une fonction de psychothérapeute de référence analytique; par ailleurs, il ne saurait s’engager, dans cette fonction auprès d’un patient, que dans un cadre où son engagement ne serait pas limité par la durée de son stage : l’engagement, dans le transfert, auprès d’un patient, suppose qu’on assure le travail jusqu’au terme de la Psychothérapie, et à tout le moins jusqu’à la fin du séjour du patient, petit ou grand, dans le service ou l’établissement qui l’accueille.


L’amendement Accoyer, et sa mise en perspective avec différents rapports remis au ministère de la Santé depuis 2001:

Rapport Piel Roelandt
Evolution des Métiers en Santé Mentale
Rapport Cléry-Melin
Rapport Berland sur le transfert des compétences

ne peuvent que nous inquiéter, et nous conduisent à affirmer ou à réaffirmer :

1) que le métier de Psychologue Clinicien ne saurait se réduire à celui de psychothérapeute.

* Ce serait faire injure à un savoir-faire élaboré pendant des années par des praticiens, certains formateurs, et certains enseignants. Cet exercice du travail en équipe, de fonction soignante partagée, par l’attention portée au fonctionnement et aux dysfonctionnements des services (dysfonctionnements pouvant avoir une influence sur les pathologies des patients accueillis), suppose un engagement dans la réflexion avec les équipes des terrains, et les équipes de cadres. Il s’agit d’y faire valoir la mise en place de certains dispositifs, permettant que les travers inévitables de la vie en groupe, ou en équipe, et son lot de rivalités, prestances, défenses, ne soient pas des empêchements à travailler, et des sources de pathologies surajoutées pour les patients. Ce travail, de nombreux cliniciens l’ont expérimenté, voire élaboré théoriquement ; il est fondamental dans la mise en place du processus de soins et de projets thérapeutiques.


Dans ce dessein, le Psychologue Clinicien peut faire valoir différents outils :

lieux de parole entre patients et soignants
lieux paritaires patients-soignants,
ateliers à supports variés
commissions plus spécifiques
lieux de parole pour les professionnels
ouverture sur l’extérieur

* Ce serait dévaloriser également le travail d’accompagnement des patients qui, pour autant qu’il n’est pas une psychothérapie, a valeur d’aide et de soin.

L’exercice de la Psychothérapie Analytique ne peut être que le résultat d’un parcours personnel. Celui-ci ne peut avoir lieu que dans l’étanchéité la plus totale vis-à-vis de l’Université.

A ce titre, certains textes Européens nous ont déjà inquiétés, il y a un moment: ceux qui mettaient en avant :

la participation de l’analyste de l’étudiant au cursus de formation de Psychothérapeute par l’Université
la participation des écoles de Psychanalyse à la formation de Psychothérapeute par l’Université.


2) que ’Université ne peut, et ne pourra jamais dispenser une formation à l’exercice de la Psychanalyse, et donc à celui de la Psychothérapie Analytique.


Dans sa pratique, le Psychologue Clinicien exerçant des fonctions de Psychothérapeute ne peut en aucune mesure inclure d’une manière ou d’une autre un stagiaire.

Janvier 2003



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