DOSSIER SPECIAL





STRUCTURATION
DE LA
PROFESSION










c/o Réseau national des psychologues français

Avril 2003









LA STRUCTURATION DE LA PROFESSION :
FÉDÉRATION DES PSYCHOLOGUES



1. La CIR



(Ce qui est en italique provient des sites Internet ou documents officiels)

La Commission Inter-Organisationnelle Représentative (CIR) a été mise sur pied en 1997 pour accompagner la mise en route du Code de Déontologie rénové, conçue comme provisoire et dépourvue de statut légal (n'ayant de ce fait aucun compte à rendre devant quelque juridiction que ce soit), à la façon d'un "groupe de travail informel" :

« Ces organisations se sont regroupées au sein de la C.I.R. (Commission Inter organisationnelle Représentative) qui travaille à la reconnaissance du code et met en oeuvre des actions relevant de l'intérêt général de la profession. Composée de toutes les organisations signataires du Code, la CIR a pour mission de diffuser le Code de Déontologie des Psychologues et d’oeuvrer pour sa reconnaissance légale. » (Site SNP et SFP).

Elle rassemblait des organisations, associations, syndicats et collèges.

Malgré son caractère informel, il y avait lieu de payer une “cotisation” avec la condition que le nombre de membres deladite organisation... en comprenne au moins 50.


Les membres de la CIR :

(En premier, les 4 plus importantes d’après le nombre d’adhérents)


AEPU (Association des Enseignants de Psychologie des Universités)

Président : CAMUS Jean-François
Secrétaire : GELLY-NARGEOT Marie-Christine
Trésorier : Stéphane VAUTIER
Rédacteur en chef des Nouvelles : GUERIN Christian
Roger LECUYER : Représentant de l’AEPU au groupe Europsy


SNP (Syndicat National des Psychologues)
Secrétaire Général : Alain LETUVÉ
Secrétaires Générales Adjointes : Sylvaine SIDOT, Marie-Jeanne ROBINEAU
Trésorier : Jacques Garry
Trésorier adjoint : Jérôme Lucas
Administrateur délégué : Jean-Marie Lecointre
Membres associés au BN: Martine Bagieu , Pascal Barthélemy , Michèle Clément

ANOP (Association Nationale des Organisations de Psychologues)
L'ANOP est un rassemblement de syndicats et d'associations
Présidente: Marie Jeanne ROBINEAU
Vice-Président: Patrick COHEN
Secrétaire général: Alain LETUVE
Trésorière:
Claude SABLE
Rédacteur en chef: Bernard HAZARD

SFP (Société Française de Psychologie)
Président
: Alain Blanchet
Secrétaire Générale : Suzanne Guillard
Trésorier : Fayçal Najab
Vice-Président(e)s: Dana Castro; Jacques Vauclair, Richard Redondo, Michèle Carlier, Odile Bourguignon, Jean-Paul Caverni, Alain Paineau, Christiane Rosenblat, Marie Santiago-Delefoss, Jean-Claude Reinhardt

AFPS (Association Française des Psychologues Scolaires)

Président: Alain BRABAN
Vice-Président : Paul SPORTES
Vice-Présidents : Maïté LABORDE, J.-C. MUZYK, Bernard JUMEL, Suzanne GUILLARD
Secrétaire : Christine PLOUZENNEC
Secrétaire adjoint : J.C. GUILLEMARD
Trésorière : Marie-France VALARIE-BOY
Représentant à la CIR: Alain BRABAN
« L'AFPS est une association professionnelle fondée par les psychologues scolaires en 1962. Elle se propose de développer les échanges entre professionnels, tant en France qu'à l'étranger, en soutenant les recherches, en jouant un rôle d'information et de formation et en encourageant les initiatives pour faire connaître et reconnaître la profession de psychologue dans l'institution scolaire »


Co-Psy -SNES : Groupe des Conseillers d'Orientation-Psychologues du Syndicat national des enseignements de second degré
Représentant à la CIR: Catherine REMERMIER et Agnès MONNIER (Jean-Luc BRUN, suppléant)

ACOP-F (Association des Conseillers d'Orientation- Psychologues-France)
Présidente: Danielle POURTIER
Vice-Présidents: Jean-Marc CHATELET, Bernard LESPES, Daniel PANDOLFI
Secrétaire générale: Hélène FACY
Secrétaires généraux adjoints: Denis CORNETTE, Jean-Louis GUERCHE
Trésorier: René HERNANDEZ
Trésorier adjoint: Thierry BOY
Représentant à la CIR: Hélène FACY (Jean-Marc CHATELET, suppléant)

ANPEC (Association Nationale des Psychologues de l'Enseignement Catholique)
Représentant à la CIR: Marie-Dominique PECOU
« Elle a pour but de développer la psychologie de l'éducation et de rassembler les psychologues qui travaillent dans l'Enseignement Catholique sous des formes juridiques variées ... les psychologues de l'Enseignement Catholique se définissent comme psychologues de l'éducation «

AAEPP (Association des Anciens diplômés de l'Ecole de Psychologues Praticiens)
Représentant à la CIR : Jean-Pierre CHARTIER (Marylène THOMERE, suppléante)



CORHOM (Communication Ressources Humaines Organisation Management;
Association d'étudiants)
Association des diplômés du DESS de psychologie du travail de l'université René Descartes Paris 5
Représentant à la CIR: Catherine LE GALL (suppléante)

ADEN : Association du DESS de Neuropsychologie de Paris V (association d’étudiants)
(adhésion en automne 2002)


PSY.CLI.HOS : Association des Psychologues Cliniciens Hospitaliers de l'AP-HP
Présidente: Martine BONNET LECUIR
Secrétaire gén.adjointe
.: Marie-Odile RUCINE
Représentant à la CIR: Marie-Odile RUCINE (Marie-Geneviève FREYSSENET, suppléante)

CPCN : Collège des psychologues cliniciens spécialisés en neuropsychologie
Représentant à la CIR: Denyse MICHELET (Annie KURTZ, suppléante)

AFPPC : Association Française des Psychologues Psychanalystes Cliniciens
Représentant à la CIR: Bruno DAUNIZEAU
« ... a pour but le regroupement de psychanalystes et de psychologues cliniciens (sans distinction d'école en ce qui concerne la psychanalyse freudienne), voulant faire connaître, défendre et développer leur profession (article 2 des statuts)... »

ADPSI : Association des Diplômés de psychologie sociale et industrielle, Aix
Représentant à la CIR: Frédérique ANGELETTI-CHAOUI
(adhésion en septembre 2002)

EUROPSY-T France : Association Européenne de Psychologie Appliquée aux Transports- F
Représentant à la CIR: Pierre BARJONET

APPT : Association des psychologues praticiens du Tarn
Président : Bernard COULEAU
Représentant à la CIR: Geneviève VIALA-TOUTUT

ARP : Association Régionale des Psychologues des Pays de l'Adour
Représentant à la CIR: Françoise BISSEY (Anouk FONCHAIN et Aline MORIZE-RIELLAND, suppléants)

CPT 13 - Collège des psychologues territoriaux des Bouches du Rhône
(Anciennement FDT Bdr)
« Ce collège, seul représentant au niveau national (dans la Commission Inter-organisationnelle Représentative et aux États Généraux de la Psychologie), vise à une inscription sociale lisible des psychologues territoriaux, au bénéfice du public confronté à la détresse humaine, dans le respect de la déontologie et de l'éthique professionnelle. »
Représentant à la CIR: Claude SABLE


Association des psychologues d'Eure et Loire

Représentant à la CIR: Michel COUGOUREUX

APEA: Association des psychologues en Ariège
Représentant à la CIR: Nicolas MELLIER
(adhésion en octobre 2002)

APHM : Association des psychologues en Haute-Marne
Représentant à la CIR: Brigitte FROSIO-SIMON
(adhésion en septembre 2002)

SPPN : Syndicat des Psychologues de la Police Nationale
Secrétaire générale : Danièle COSTE




2 - L’AVANT 19 OCTOBRE 2002


L’avant 19 octobre 2002 a été certes, un temps d’élaboration, mais malgré ceci, il restera dans nos souvenirs comme une période de “brouillard” - aucune information ne circulait en dehors des membres de la CIR et même au sein des organisations/associations... Il a été impossible d’obtenir des documents, des informations concernant le processus, il n’y avait rien de particulier sur les sites existants et ceci malgré l’engagement de diffusion “large dans les médias spécialisés de la profession et de la discipline (ad réponse à l’appel des 10). Rien que de poser la question, provoquait des réactions explosives, un comportement qui éclatera lors de son difficile accouchement. Les statuts qui devraient être proposés pour “approbation des assemblées générales des organisations avant octobre 2002” n’existaient pas. Le vote principal ne portait pas sur la question si la profession désire ou pas une structuration quelconque, il n’y a pas eu ni enquête ni concertation large de la profession en dehors des organisations qui représentaient, au 25 janvier 2003, environ 12% des psychologues. Ainsi, le vote du 19 octobre, malgré de nombreuses pétitions demandant tout au moins un temps de réflexion et de concertation, s’est effectué sur la question “Organisation unique” ou “Fédération”. Le résultat des votes était de 50%, 50%.


1. « L’appel des 10 »
du 5 mars 2000, à titre personnel (Alain Blanchet, Odile Bourguignon, Jean-François Camus, Michèle Carlier, Patrick Cohen, Philippe Grosbois, Jean-Marie Lecointre, Roger Lécuyer, Alain Létuvé, Marie-Jeanne Robineau), est un appel à concertation « sans délai « et “sans appel” pour « rendre opérationnelle une structuration de la profession”.


2.
Le 16 Juin 2000, une réunion regroupe les membres des bureaux de 14 organisations de psychologues. Ils proposent trois formes: une structure unifiée (organisation unique), une fédération ou une confédération (on ne discutera pas sur cette dernière).

Nous citons : “... Est évoquée la nécessité de... consulter largement tous les psychologues... tout regroupement devant reconnaître et respecter les spécificités existantes...” (?)

Après 1H30 de travail en Commissions, voici les extraits du compte-rendu (SFP):

“Ces comptes-rendus doivent être soumis aux A.G. des organisations qui ont lieu jusqu’en décembre 2000, avec demande de réactions aux propositions faites. Il s’agit de réfléchir, discuter, approfondir les questions, évaluer les coûts.”

I . Groupe de travail "structure unifiée"


« La proposition est donc : une structure unique avec deux formes de sous-structure, l'une thématique par champs d'intervention, l'autre géographique par régions (22) ... » avec un conseil, un bureau
... les inconvénients: Ceux-ci se concentrent sur la mauvaise presse que comporte l'idée d'une prise de pouvoir par un groupe d'individus : nous ne sommes pas prêts à accepter l'idée d'une structure unique... La crainte d'une loi de la majorité imposée aux minorités tend à évincer le fonctionnement démocratique... Or, la concertation entre organisations ne peut suffire pour organiser une profession. Elle ne fait qu'entretenir la dispersion des organisations, et donc des efforts, nuisibles pour fournir les cadres de pensée d'une discipline... Le risque de dissolution lui aussi n'a que les apparences d'un inconvénient, il apparaît important de garantir une cohésion qui passe par une dissolution qui devient ainsi un réel avantage... Un seul exécutif permet d'aboutir plus aisément à une reconnaissance légale en défendant un exercice et non des compétences distinctes... La dissolution des organisations devient un avantage dans le maintien d'une cohésion. «


II. Groupe de travail "Fédération"


« La fédération regroupant des organisations de nature diverse (syndicats ou associations) profiterait donc de la force de chacun ainsi mise en commun.

Risque de pressions extérieures selon certains.

... En effet, toutes les organisations qui se sont exprimées ont souligné l'attachement de leurs membres à l'histoire et à l'approche particulières de leur organisation (association ou syndicat). Toutes ont indiqué leur souci de préserver la richesse du potentiel patiemment construit, pour contribuer avec d'autres à faire avancer les objectifs communs, plutôt que de se dissoudre dans un ensemble nécessairement plus général et impersonnel - type organisation unique -.
Par contre, l'organisation unique comporterait plusieurs inconvénients liés au risque de manipulation par rapport aux instances dirigeantes, mais également par rapport à la représentativité d'une structure qui entendrait prendre position sur toutes les questions intéressant les psychologues.
... Les inconvénients en regard semblent moins importants :... Risque de pressions extérieures selon certains.

... Inconvénients :
- Risque d'une certaine lourdeur si des principes et des modes de fonctionnements clairs ne sont pas admis par tous. »


3. Lettre du Conseil provisoire des Organisations de psychologues du 8 juin 2001


Le Conseil provisoire est crée par la CIR.


A l'instigation des promoteurs de la CIR, les organisations de psychologues seront appelées à se prononcer par vote, le 19 octobre, sur la question complètement fermée "fédération ou organisation unique" sans qu'on sache précisément ce que recouvrent ces termes.


Alors que le même programme prévoit que les statuts ces deux formes ne seront connus que le... 15 décembre 2002 ! Procédé d'autant plus curieux qu'en Juin 2001 les organisateurs affirmaient : "Des statuts définitifs seront soumis à l'approbation des assemblées des organisations avant Octobre 2002. [...] A cette date, dûment éclairés, les membres des organisations se prononçaient par vote sur des projets finalisés."


Les manœuvres d'appareils sont une chose. La participation de tout un chacun au débat en est une autre.

De même qu'il est inconséquent de signer un contrat dont on ne connaît pas les clauses, il est impossible de souscrire à des statuts d'organisation dont on ne connaît pas les termes et qu'on ne peut donc même pas ni débattre ni, éventuellement, modifier.


4. Le SNP vote pour une organisation unique. Pour des raisons curieuses, on exclut l’Ile de France qui possède 7 voix (?!). L’exclusion au sujet de laquelle Norbert HACQUARD (voir ci-dessous) dira : « ... Se pose donc la question du motif réel qui conduisait à n’éliminer que les votes de cette région » (avec Emmanuel Garcin dans ses rangs) » et seulement à ce jour-là... »


La SFP vote pour une fédération.



3. Le 19 octobre 2002 de la CIR


De nombreuses organisations, syndicats, associations, psychologues individuels envoient des pétitions ou des appels, demandant plu ou moins la même chose :

- La CIR visant à la défense du code déontologie
- manque de diffusion et de concertation de la profession
- inquiétude au sujet de la volonté de représenter l’ensemble de la profession
- crainte de dissolution des organisations/associations...
- manque de lisibilité sur les enjeux réels, les objectifs, les statuts, la rétention de l’information

“Nous sommes inquiets parce que nombre de nos collègues ne sont pas informés de ces enjeux qui mériteraient une plus large diffusion et une plus large concertation. Nous appelons nos collègues... à se mobiliser pour obtenir le report de ce vote afin que tous les psychologues soient réellement partie prenante de ce choix.” (Appel de la commission fédérale des psychologues adhérents au syndicat Sud-Santé”.


Mais, on passe outre et les membres de la CIR se réunissent le 19 octobre 2002 à l’Ecole des psychologues Praticiens à Paris pour déterminer le choix entre une organisation unique ou une fédération, ainsi que la création des commissions de travail (statuts, finances, communication et logistique).

J.-F. CAMUS préside l’assemblée et présente d’emblée une date butoir des opérations : le 15 décembre 2002 (donc 2 mois ! ), ainsi que le refus de récolte des impressions des représentants des organisations pour le Journal des psychologues - il propose un communiqué de presse commun.

“D’emblée, le débat s’engage sur un mode tendu. Très rapidement, deux camps se démarquent” (compte-rendu SFP).

Finalement, le vote a lieu par appel des organisations. Le résultat est plus que surprenant et surtout révélateur : 43 voix pour la fédération, 43 voix pour l’organisation unique et 2 abstentions.


“Ce résultat crée une certaine animation. Des partisans de l’organisation unique déclarent être prêts à adopter la thèse de la fédération à condition que cette fédération soit « forte ». Ils exigent des garanties et le SNP ajoute que la fédération ne peut-être qu’une phase transitoire vers l’organisation unique.”

Tout a l’air de se passer rapidement. Le 50/50 n’est pas interprété comme une nécessité de poser les choses, mais : “Nous n’avons pas voté pour l’organisation unique, donc nous voterons entre une fédération forte et une fédération faible.”

Roger Lécuyer (AEPU) distribue alors une motion dactylographiée sur une “fédération forte”:
« Une Fédération des Organisations de Psychologues : à quelles conditions ?” comportant les principes suivants :


1. La Fédération devient, dès sa création, le représentant de la profession et de la discipline auprès des pouvoirs publics et des autres partenaires. Ceci signifie, de manière indissociable, que la Fédération est seule habilitée à prendre une position et à négocier au nom de la profession et de la discipline, et, que dans toute délégation de la Fédération, l’organisation ou les organisations directement concernées sont nécessairement membres de cette délégation.


2. L’existence d’une fédération est incompatible avec l’existence en son sein d’organisations ayant elles-mêmes une vocation fédérative. De ce fait, elle devient la seule organisation française qui regroupe d’autres organisations.


3. La Fédération doit avoir les moyens financiers de ses missions : information, coordination et organisation, régulation des relations, promotion, défense et représentation de la profession et de la discipline. Il est donc nécessaire que dans la première année de fonctionnement, les cotisations versées pour chaque adhérent à la Fédération soient au minimum de 50 euros.


4. L’un des objectifs de la Fédération est de constituer une ouverture à tous ceux qui ne font partie d’aucune organisation actuelle. L’adhésion individuelle donc est possible. Les statuts de la Fédération doivent comporter un mode de représentation équitable et efficace de ces membres individuels dans les instances de la Fédération.


5. La Fédération regroupe les organisations de psychologues et de psychologie, c’est-à-dire composées de personnes pouvant justifier du droit au titre de psychologue reconnu par la loi du 25 juillet 1985 (n° 85-772) et des enseignants-chercheurs et chercheurs en psychologie. En conséquence, des organisations qui ne regroupent pas exclusivement des psychologues ne peuvent être membres de la Fédération ».


“Plusieurs participants (dont la SFP) s’étonnent de cette anticipation des résultats. L’auteur explique qu’il était prévu à l’ordre du jour de présenter des motions et qu’il pensait que la thèse de la fédération l’emporterait de peu d’où cette stratégie d’amendement parfaitement légitime de son point de vue. Le débat se durcit un peu plus. Les tenants initiaux de la fédération font observer que la motion Lécuyer ne fait que reprendre les objectifs de l’organisation unique en l’appelant fédération « forte ». Pour eux, les 5 points présentés dans cette motion ne sont pas recevables tels quels. Le point 1 fait l’objet des critiques les plus vives mais les autres points qui anticipent sur les travaux des commissions ne sont pas non plus acceptables.


Le président de la SFP, Alain Blanchet propose une motion qu’il vient de rédiger avec les autres représentants de son organisation.

« Les organisations réunies le 19 octobre 2002 sont favorables à la création d’une Fédération Française des Organisations de Psychologues bien structurée qui marque le début historique d’un processus au terme duquel, enfin, les organisations actuelles pourront parler, dans les cadres qu’elles auront définis, d’une seule voix ».
Le débat est relancé. Le vote de la motion Lécuyer, article par article, est refusé. Il est accepté toutefois de modifier ce texte en ne conservant que la première phrase de chaque article.

En finale, la motion “fédération forte” obtiendra 47 mandats et la motion Blanchet 41 mandats.


Le texte Lécuyer est adopté en ces termes :

1. « La Fédération devient dès sa création le représentant de la profession et de la discipline auprès des pouvoirs publics et des autres partenaires. (la mention “seule représentant” a été enlevé - ce qui n’empêcherait pas Mme Robineau, le 14 novembre de répondre à une pétition: “les 14 organisations ont opté pour le choix d’une Fédération... et seule représentative de la profession au plan national et international...”).

2. L'existence d'une Fédération est incompatible avec l'existence en son sein d'organisations ayant elles-mêmes une vocation fédérative.

3. La Fédération doit avoir les moyens financiers de ses missions : information, coordination et organisation, régulation des relations, promotion, défense et représentation de la profession et de la discipline.

4. L’un des objectifs de la Fédération est de constituer une ouverture à tous ceux qui ne font partie d'aucune organisation actuelle.

5. La Fédération regroupe les organisations de psychologues et de psychologie c’est-à-dire composées des personnes pouvant justifier du droit au titre de psychologue reconnu par la Loi du 25 Juillet 1985 (N° 85- 772) et des enseignants-chercheurs et chercheurs en psychologie »
Les représentants qui ont voté pour la motion Blanchet interviennent tour à tour pour souligner que le texte Lécuyer leur pose problème car il réintroduit, de fait, les conditions de l'organisation unique à laquelle ils sont opposés et ne présente pas les garanties suffisantes pour le respect des spécificités de chaque organisation. Le président de séance déclare que le texte adopté ne saurait être remanié maintenant.

Une interruption de séance est demandée.

A la reprise, Suzanne Guillard fait une déclaration au nom de la SFP, de l’ACOPF, de l’AFPS et du SNES-COPsy. Elle indique que les conditions dans lesquelles le texte Lécuyer a été voté ne permettent pas d’envisager positivement la fédération qui serait instaurée dans un tel cadre. En conséquence, les 4 organisations se retirent à leur grand regret pour envisager la suite à donner à cet événement.


LE COMMUNIQUE DE PRESSE


AFPS (Association Française des Psychologues Scolaires), ACOP-France (Association des Conseillers d'Orientation-Psychologues-France), SFP (Société Française de Psychologie), SNES (Syndicat National des Enseignements du Second Degré) :

Les organisations signataires, réunies le 19/10/2002, avec d'autres associations et syndicats, se sont déclarées favorables à la création d'une Fédération française des organisations de psychologues.
Cette Fédération doit permettre de développer la psychologie, de faire respecter les règles déontologiques de la profession, de concourir au développement de la profession et de la recherche scientifique, et d’intervenir auprès des Pouvoirs Publics pour promouvoir la profession de psychologue dans ses différents champs d’intervention.
Les organisations signataires ont le regret de constater que les conditions de la création de cette Fédération n’ont pas pu être réunies ce jour.
Elles restent pourtant fortement attachées à la constitution d’un regroupement structuré des organisations de psychologues dans le respect de l’identité de chacune d’elle, et appellent l’ensemble des organisations qui souhaitent participer démocratiquement à la fondation de cette Fédération à se réunir :
Samedi 9 novembre à 14 h à l’Institut de Psychologie

LE COMMUNIQUE DE PRESSE du Conseil provisoire des Organisations de Psychologues accuse ces organisations sortantes (et non des moindres au niveau de leur nombre de membres mais aussi de prestige) de rejeter une fédération “forte”, d’être” irresponsables de jouer la division et de semer le trouble dans le public” !




4 - ENTRE LE 19 OCTOBRE 2002 et le 25 JANVIER 2003




La réunion du 9 novembre 2002


proposée par AFPS, ACOP-France, SFP, SNES est la première réunion ouverte à tous les psychologues et la première proposition d’un débat large. A la suite des débats qui portaient sur la nécessité du temps nécessaire à la réflexion, de l’association de tous les psychologues à la réflexion, la clarification des enjeux, la démocratisation des processus, sur l’évidence de la nécessité de la structuration de la profession, mais pas à n’importe quel prix et n’importe comment, un communiqué de presse est écrit en commun avec l’ensemble des participants :


“Pour une Fédération Française de Psychologues


En vue de contribuer à la structuration de la profession et de la discipline, les organisations signataires affirment qu’elles aspirent à participer à la création d’une Fédération Française de Psychologues regroupant l’ensemble des associations et des organisations de psychologues qui souhaitent aller vers une représentation structurée de la profession et de la discipline aux plans national et international.
Dans cette Fédération, chaque organisation devra pouvoir faire reconnaître son identité et ses compétences à égalité de droits et de devoirs. Les organisations proposent que se mettent en place de nouvelles modalités de discussion avec toutes les organisations qui déterminent les modalités de fonctionnement de la Fédération sur la base d’une adhésion consensuelle.

Elles désirent avancer vers une Fédération qui se donne pour objectifs de :
- promouvoir et développer la psychologie comme science et comme discipline,
- protéger l’exercice professionnel,
- respecter les règles déontologiques de la profession (liées à l’exercice et au droit des usagers),
- informer les usagers,
- intervenir dans les situations mettant en cause la dimension éthique, la déontologie, le niveau de qualification scientifique et professionnelle des psychologues,
- concourir au développement des recherches et des études en psychologie et à leur diffusion,
- développer chez ses membres un haut niveau de qualification.
La réunion de la C.I.R. (Commission Inter-organisationnelle Représentative) du 23 novembre 2002 devrait permettre d'établir un consensus sur les modalités et les méthodes de travail pour la construction de cette Fédération.

ACOP-F
AFPS
Collège de Psychologues de Rouffach (68)
SFP
SNES (Co-Psy) “

***


Pendant ce temps-là (juillet 2002), Gérard FOURCHER, psychologue, SNP, un des plus grands penseurs de notre profession, donne quelques commentaires sur le projet de statut de la fédération:

« La base juridique n’est pas annoncée : droit syndical, droit associatif - les effets juridiques ne sont pas les mêmes... »
« « La « primauté au dialogue », « respecter les diversités » : ce sont là des effets d’annonce, des formules de « bonnes intentions » mais sans portée effective. »
« Pourquoi les individus adhéreraient-ils à une organisation s’ils peuvent accéder directement à la Fédération ? »
« Une décentralisation est nécessaire (ou une déconcentration) mais dans ce projet on nous propose une dispersion, une foule de critères hétéroclites (que de méchantes langues appelleraient « usine à gaz »...! ) »
« Il manque un vrai document de travail comparatif largement diffusé auprès de la profession. On ne peut supposer que tout cela est déjà connu de tous... A cet égard, il existe un déficit démocratique... »

“ Fondamentalement, il y a un déficit de pensée, du recensement et de l’élaboration des pratiques... »

Et il introduit le terme de « subsidiarité » qu’il développera plus amplement dans son article, « Qu’est-ce qu'une fédération de psychologues », paru dans le Journal des psychologues du mois de mars 2003 : “la source de légitimité étant l’Assemblée générale, constituée de membres représentants désignés par les organismes qui elle, élit un Directoire...”


***


Le Journal des psychologues couvrira largement le processus de la mise en place de la Fédération, notamment dans les numéro de novembre 2002, décembre 02/janvier 2003, février et mars 2003, donnant la parole à tous les acteurs, impliqués directement ou non, d’opinions diverses...



5 - La CIR : réunion du 23 novembre 2002


D’entrée du jeu, le ton est donné : la SFP, au nom des trois autres organisations (ACOPF, AFPS, SNES) propose une discussion dès le matin. La proposition est refusée : ce point aurait dû être proposé avant la séance.
L'ordre du jour est donc maintenu : nouvelles candidatures CNCDP de deux psychologues scolaires sont acceptées (Patrick Cohen fait remarquer une sur-représentation des psychologues de l’éducation).
Roger Lecuyer, en surplus de l’ordre du jour propose (accepté) de traiter le texte sur les Masters. La proposition est accepté.
On prolonge le contrat de travail de la secrétaire de la CIR, J. Accoce et S. Guillard présente les budgets de la CIR ( + reliquats des États Généraux de la Psychologie de 2001).
Ce n’est que dans l’après-midi que l’on passe aux questions de la fédération : la CIR sera dissoute dès lors que des Statuts d'une Fédération seront déposés officiellement au Journal Officiel.


La SFP engage la discussion sur les raisons du départ des quatre organisations et met en exergue le fait que si ces organisations sont prêtes à participer au travail déjà engagé, c'est avec d'autres préalables :
« L'organisation d'une future Fédération est à construire avec des Statuts permettant la parole, la lisibilité, le pouvoir de représentativité de tous. Ces Statuts doivent pouvoir être réalisés et acceptés suivant une règle de vote à la majorité et au consensus le plus large possible. Toute autre règle de vote ne pouvant qu'entraîner des pour et par conséquent, des contre - donc une bipolarisation (ce sont les futurs Statuts qui doivent prévoir - pour après - les règles de vote dans la Fédération).
La question de l'adhésion individuelle n'est, par ailleurs, pas tranchée dans les organisations - là encore, attendre les Statuts.
S'il y a volonté de travailler ensemble, il ne peut être question de préalables rigides sans écoute de l'ensemble. Le travail d'élaboration de la Fédération doit prendre en compte toutes les paroles.
»

Ces propositions sont rejetées au prétexte de calendrier et d'urgence :

16 janvier - rédaction définitive des Statuts
25 janvier - dépôt des Statuts
Une organisation (ANPEC) remarque que si accord il y a, trois ou six mois de plus sont peu de choses. Ces dates, néanmoins, ne seront pas modifiées. Une autre organisation s'abstient.

Devant cette situation de blocage, les quatre organisations proposent une stratégie différente : Les Statuts seront étudiés et rédigés de part et d'autre, puis une synthèse pourra être effectuée le 11 janvier 2002 à Boulogne pour engager une synthèse.



***


Entre-temps, la majorité des membres de la Commission Exercice Libéral du SNP démissionne du SNP, avec entr’autres, des arguments suivants : « Nos travaux ont débuté dans un climat confus dans lequel l'information concernant l'actualité libérale n'était pas diffusée ou était difficilement accessible malgré nos sollicitations...
Le SNP a choisi de faire une fausse déclaration à l'UNAPL, Union Nationale des Professions Libérales. Le SNP ne déclare qu'un cinquième du nombre réel des adhérents libéraux. C'est une décision votée à l'unanimité au Bureau National et au Conseil Syndical National. Qu'en est-il de notre place et de notre existence réelle au sein du SNP ?
«
et fondent un Syndicat uniquement composé de Psychologues en Exercice Libéral.

***


Le Journal des psychologues de décembre 2002/janvier 2003 publie l’interview de Norbert HACQUARD, l’ancien Secrétaire général du SNP, « Vers une nouvelle re-structuration de la profession » dont voici quelques extraits concernant la fédération :


« Ces rappels permettent de comprendre la résistance d’un grand nombre de psychologues à soutenir la création d’une organisation « forte » qui serait encadrée par les responsables actuels du SNP et de l’ANOP. Le processus de mise en place de cette organisation augure mal, en effet, de son caractère transparent et démocratique... »

« ... qu’en est-il du nombre réel d’adhérents pour ces organisations qui ont fleuri à la dernière minute pour atteindre tout juste les 50 voix nécessaires donnant droit à un mandat ? La encore, le manque de transparence alimente la suspicion. Avec un tel passif, ancien et récent, il ne suffit pas d’affirmer que l’organisation a été, est et sera démocratique pour convaincre la profession... »


« Dans un tel contexte, présenter les options entre organisation « forte » ou une organisation « faible » apparaît non seulement comme une grosse ficelle utilisée pour influencer le vote (qui voudrait en effet d’une organisation faible ? ) mais semble bien concorder à la vision de collègues davantage préoccupés par leur pouvoir de séduction et leur autorité que par les attentes du public et les aspirations des professionnels. »



***





Les débats du bureau national de la SFP du 18 janvier 2003


posent quelques principes au sujet des projets de Statuts de la Fédération, élaborés par la Commission Statuts du bureau de la SFP et notamment :

Article 2 :
Les termes " défense des droits et intérêts matériels et moraux " sont clairement la définition même des syndicats et ne conviennent pas à une fédération d'organisations, type loi 1901 (association).

Article 6 :
Il est demandé la transformation des termes concernant les syndicats ne regroupant que des psychologues et de les remplacer par l'expression employée dans les statuts de la SFP : " des organisations, des associations, des regroupements clairement identifiés de psychologues. "Il paraît étonnant de débuter une union par une exclusion. Le maintien tel quel de cet article exclurait le collectif CO-psy du SNES qui a pris part, depuis 20 ans, à tous les mouvements de défense de la psychologie.

Article 16 :
Remarque du BN : Le bureau Fédéral est l'instance exécutive qui, si elle gère la politique définie par le congrès et le conseil d'administration, ne rend des comptes qu'au congrès. Entre temps, le Bureau Fédéral est autonome.
Le BN de la SFP préférerait que le Bureau Fédéral soit nommé ou élu par le Conseil d'Administration afin d'éviter cet inconvénient qui peut être lourd de conséquences.


Article 17 :
Un vice-président chargé de problèmes juridiques ne paraît pas nécessaire dans le cas d'une fédération, mais ajouter un vice-président chargé des relations publiques.

Article 18 :
La commission de régulation, du fait même que ses décisions soient immédiatement exécutoires et examinées par le congrès tous les 2 ans, a une indépendance totale et des pouvoirs trop importants. Même problème que pour l'article 16.

Article 21 :
Net accord sur le fait que le rôle des commissions par champ d'activité ou d'exercice est indispensable et doit être plus important au niveau décisionnel et représentatif, par exemple, que les présidents soient membres du Bureau Fédéral.

Article 24 :
La part financière dévolue aux conseils régionaux évoque au BN les sections régionales de la SFP et leurs difficultés. Ceci paraît difficile à tenir sur le long terme.


Titre VIII : période transitoire :
Il est remarqué que dans la loi française, les statuts " provisoires " n'existent pas. Ils sont d'emblée définitifs mais révisables à chaque assemblée générale. La crainte du B.N. est donc que ces Statuts perdurent.

3/ Points divers :
La représentation internationale :
Le danger de disparition de la reconnaissance de la SFP par l'Académie des Sciences est souligné. Proposition : ajouter aux Statuts : "Aux niveaux national et international, elle (la fédération) est représentée par l'(les) organisation(s) accréditée(s) auprès de ces instances ".

Finances :
Le BN n'a, pour l'instant, aucun renseignement concernant ce point.
Les décisions dans ce cas sont difficiles pour le moment à envisager (compte tenu du fait que le tarif d'adhésion est inconnu et devra être ajouté à l'adhésion actuelle).

Adhésions individuelles :
Le danger de ce type d'adhésion est souligné. Il risque - si des précautions statutaires et tarifaires ne sont pas prises - " de " vider " les organisations.
Problème des adhésions multiples.
Calendrier :
Il est jugé trop précipité par le Bureau National, compte tenu que tous les éléments ne sont pas encore portés à la connaissance de tous ou définis.
Un report du dépôt des Statuts devrait être demandé et la création de la Fédération vers le printemps afin que le consensus soit total.


****



6 - Le 25 janvier 2003



les 18 organisations sont appelées à voter :

1) à voter les statuts provisoires de la Fédération des Psychologues et de Psychologie,

2) à voter la constitution du Bureau Fédéral.

3) à discuter sur les moyens financiers à mettre en oeuvre



Présidents de séance : Patrick Cohen et Alain Blanchet

Discours d’introduction de séance par J.P. Chartier sur le thème du « triomphe du narcissisme des organisations ».

Avant que ne soit lancée la discussion, Marie-Odile Rucine, présidente de Psyclihos, lit une motion et annonce le départ de son organisation du processus fédératif (voir ci-dessous).



I - Moyens financiers


La discussion a eu pour objet essentiel le montant de la cotisation pour adhérer à la Fédération selon trois tarifs : organisation adhérente ; retraités, chômeurs, étudiants ; membres individuels.

AFPS, SNES, ACOP-F rappellent qu’il faudra aussi se donner d’autres moyens : «de discuter des points de vue afin d’éviter que des organisations ne se désengagent.» « Gagner du temps n'est pas une bonne politique. Si on veut que la Fédération fonctionne, il faut la faire fonctionner. » (AEPU) « Pas question de cautionner une Fédération qui n’aurait pas les moyens. La somme demandée de 50 euros est faible comparée au coût des colloques ou aux moyens financiers des professionnels... » (A. Letuvé, SNP)


Le montant de la cotisation :

- Suzanne Guillard (SFP) signale qu’il ne s’agit pas, au fond du problème, du montant de la cotisation, mais du constat que les Assemblées Générales ne se sont pas encore tenues.
- Les propositions vont de 5 à 40 euros (50 minimum pour SNP), AEPU refuse de fixer le montant sans le projet de budget. Alain Létuvé, SNP : “La question est de savoir s’il y a désir politique ou non...” Il propose que chaque organisation avance une somme dès la fin de la journée.
- On avance la somme de 16 920 euros (110 000 F), nécessaire pour fonctionner

Les propositions suivantes sont votées et/ou adoptées :
- une avance des organisations, sur cotisation pour 2003, de 5 euros minimum par adhérent.

-
la cotisation des organisations en 2003 de 30 euros par adhérent.

- la cotisation des adhérents individuels (chômeurs, vacataires, retraités, étudiants) de 20 euros, de 50 euros pour les autres adhérents individuels.

- dès 2004 passer à une cotisation des organisations de 50 euros par adhérent. Il y aura augmentation de la cotisation sans qu’il y ait besoin de voter sur ce point.


II - Définition des modalités de mise en place de la Fédération



Alain Blanchet, SFP,
président de séance, introduit le deuxième temps de décision : élection du bureau fédéral provisoire.

Le SNES s’étonne qu’on ne parle pas des statuts, notamment de l’article 6, quoique le SNES ait été consulté sur le montant de la cotisation.
A. Letuvé,
SNP, souligne que la question du SNES relève d’une position de principe.
Ce à quoi Catherine Remermier, SNES, rétorque : “ ... Comment une fédération aurait-elle comme premier acte d’écarter des organisations ? ...”
Alain Le Boutoullier,
ANPEC, demande si l’ANPEC, qui s’est abstenue sur les avances financières, (leur CA ne se réunissant que samedi) est autorisée à rester dans l’assistance ?
R. Lecuyer,
AEPU, répond sur ce dernier point: “... c’est à l’ANPEC de savoir ce qu’elle souhaite. Le problème de fond par rapport au SNES est le même que celui des organisations qui sont parties de la CIR comme la CFDT, par exemple, qui développait une logique différente...”
C. Remmermier, SNES : “Il y a une question de logique : La Fédération doit être constituée de psychologues... Or, il y a deux poids et deux mesures. Dans les organisations d’enseignants-chercheurs, tous ne sont pas psychologues et ils sont accueillis dans la Fédération alors qu’on ne déroge pas à la règle pour un collectif de psychologues ?... Il y a volonté d’exclusion du SNES ?”
A. Blanchet, « Il est souhaitable de ne pas dériver sur des points autres, laissons de côté le problème des enseignants chercheurs... Il faut se prononcer sur la question de fond. Sur le plan humain, il n’est pas facile de dire : « tu n’es plus avec nous» après les combats communs... »
A. Letuvé :
« Je ne suis pas politiquement correct. Les enseignants chercheurs ne posent pas problème, voir le règlement intérieur. Il y a manque de décence pour une organisation de la SFP qui de plus est... »
A. Blanchet, SFP, lui coupe la parole : « la SFP sait quoi faire d’elle-même ».



III - Vote des statuts et mise en place du bureau fédéral.



1 ) a ) Proposition SFP de rajouter à la fin du 1er § de l’article 6 : «ou des enseignants-chercheurs ou des chercheurs en psychologie» est adoptée

b ) Proposition SNES de rajouter à la fin du 1er § de l’article 6 : « ou des groupes réunissant des psychologues clairement identifiés» est rejetée

Les collègues du SNES quittent la salle.

Les statuts sont adoptés.


2 ) Constitution du bureau Fédéral

Patrick Cohen liste les tâches à accomplir.
A. Blanchet
propose qu’une personne par organisation se présente au Bureau fédéral. ...

Discussion sur les candidatures :

A. Blanchet
, propose que R. Lécuyer soit président.
Aline Morzine-Rielland
, ARP, soutient la candidature de Marie-Jeanne Robineau. Ce soutien s’appuie sur le fait qu’une présidente est représentative de la profession fortement féminisée et qu’il faut une praticienne.
R. Lécuyer
: Important que ce soit une professionnelle.
A. Letuvé
: C’est l’efficacité qui doit primer et la symbolique extérieure.
Odile Bourguignon
, AEPU, soutient les deux candidatures.
Patrick Cohen ne veut pas se représenter pour la présidence.


Le Bureau fédéral provisoire :


Marie-Jeanne Robineau (SNP) Présidente
Roger Lécuyer (AEPU) Secrétariat général
Richard Redondo (SFP) Trésorier
Odile Bourguignon (AEPU) Vice présidente Éthique et déontologie
Christian Ballouard (petites organisations) Vice président à l’Intérieur
Patrick Cohen (SNP) Vice président Relations Internationales
Jérôme Lucas (SNP) Vice président Publication
Jacques Garry (SNP) Vice président Formation
Jean-Pierre Chartier (AAEPP) Vice président Communication


***


Motion rédigée par le CA de l’association Psyclihos pour la réunion du 25 Janvier 2003


explique les raisons de leur retrait et notamment, évoque des raisons et faits suivants :

« Nous avons du intervenir et insister à plusieurs reprises pour que les divers comptes rendus et communiqués soient rédigés de manière fidèle à la réalité (ce qui fut difficile et prenant...) ...

Les points de blocage retenus par notre CA étaient les suivants :


Le maintien d’un calendrier trop précipité pour construire dans le calme et la sérénité.

Le principe de l’adoption de statuts provisoires amenés à fonctionner pendant une période transitoire et à être modifiés dès le premier congrès.

Le principe de l’exclusivité représentative affirmé de manière unilatérale sans une large information/consultation des psychologues sur tout le territoire.

Le principe de la délégation de compétences.

La confusion entretenue dans les textes entre rôle associatif et rôle syndical.

La question du statut décisionnaire accordé aux enseignants chercheurs au sein de cette fédération, certains n’ayant en effet pas le titre de Psychologue selon la loi de 85.

La répartition des organisations entre niveau national et niveau régional.

La composition du Conseil d’Administration Fédéral, trop « chargée » au niveau national et insuffisamment au niveau régional.

Au delà du maintien de la CNCDP, l’inconnue sur l’avenir proposé (légalisation ? code interne avec instance disciplinaire interne ? code de bonne conduite ?) pour le code de déontologie.


Le désaccord avec le principe d’une instance disciplinaire interne cumulant les fonctions d’instruction, de jugement (sur les manquements à la déontologie entre autres) et de décisions exécutoires.

Le taux de cotisation envisagé qui ne nous permettrait plus de faire fonctionner notre association.

Le principe des adhésions individuelles (qui permet à un psychologue si il le souhaite, d’adhérer doublement, voire plus, à titre individuel et au titre des ses appartenances associatives).

Le terme de « fondement scientifique aux pratiques des Psychologues » qui de nos jours semble trop connoté au langage utilisé dans les neurosciences.

Le vote de l’Assemblée Générale exceptionnelle du Jeudi 16 Janvier 2003 décide de ne pas continuer avec le processus fédératif, « estimant que les points de blocage restent importants et qu’aucune modification de fond n’a réellement été envisagée. »

***


La lettre de CoPsy-SNES sur le 25 janvier : « Derrière les mots”

... Or, derrière cette apparente avancée, dans le processus de rassemblement de la profession, des fractures se sont produites, des lignes de faille sont apparues.

Le 25 janvier, dès le début de la réunion, PSYCLIHOS annonçait sa décision de ne plus participer aux travaux de constitution de la Fédération. Les raisons mises en avant avaient déjà été évoquées par d'autres organisations : le calendrier précipité, le principe de représentativité exclusive, l'articulation des instances, le taux fixé pour les cotisations.

Faute de temps pour la discussion et l'élaboration de propositions plus consensuelles, une organisation pourtant présente depuis le début se retirait. Et d'une !

L'après-midi, c'est le refus d'une majorité d'organisations de modifier l'article 6 dans le sens proposé par l'ACOPF, l'AFPS, le collectif CO-PSY du SNES, et correspondant à la rédaction des statuts de la SFP, qui aboutissait à exclure le collectif CO-PSY du SNES, du processus fédératif (1) ! Et de deux !

Les co-psy du SNES sont organisés en collectif dans un syndicat multicatégoriel. Ils sont élus par leurs pairs et dotés d'un bureau. Les orientations sont définies en congrès. Mais ce qui, en son temps, ne semblait poser de problèmes à personne, puisque cette organisation a été de tous les combats pour la défense du titre depuis 20 ans et a participé au mouvement de rassemblement au sein de l'ANOP et aujourd'hui de la SFP, n'est apparemment plus acceptable.

De quoi était-il question ? De désigner les organisations pouvant adhérer à la fédération, non pas comme étant composées uniquement de psychologues, mais comme comprenant " des groupes clairement identifiés de psychologues ". C'est ainsi que sont rédigés les statuts de la SFP et c'est dans ce sens que le BN du 18 janvier avait mandaté les participants à cette journée. Cette proposition n'a donc pas été retenue et a abouti à l'exclusion avant même le rassemblement. Drôles de pratiques !

Plusieurs organisations (ACOP-F, ANPEC) sont intervenues pour protester contre la détermination des taux de cotisation jugés trop élevés et les délais extrêmement courts pour le versement (5 euros par adhérent dans les 15 jours, puis 25 euros avant la fin 2003, et 50 euros à partir de 2004). A noter que le vote a été en partie acquis grâce à une dizaine de petites organisations qui, n'ayant pas un nombre de membres suffisant, devraient se dissoudre pour adhérer dans les régions et n'étaient donc pas concernées directement !

Certains ont déjà dit qu'ils ne pourraient pas payer. D'autres ont fait observer le trop faible décalage entre les cotisations individuelles et les cotisations pour les organisations (50 pour les adhérents d'organisation / 70 pour les individuels), mais il n'en a pas été tenu compte. Comme d'habitude depuis plusieurs mois, les leçons de morale et la dénonciation de " ceux qui ne sont pas prêts à tout faire pour constituer une fédération forte " a tenu lieu d'arguments !

Que dire encore de ces beaux principes de " fonctionnement démocratique et de respect des spécificités de chaque organisation " ? Le bureau national constitué ressemble à s'y méprendre au bureau de l'ANOP !
Lorsqu'on voit se profiler dans les statuts d'une organisation encore dans les limbes, une commission de régulation dotée de pouvoirs exorbitants, en matière d'exclusion immédiate, n'ayant de compte à rendre qu'au congrès, soit une fois tous les deux ans, et un bureau national complètement indépendant du CA qui représente normalement l'ensemble des organisations, on peut réellement craindre pour la démocratie !

Enfin, il faut souligner que sans les interventions des membres de la SFP et de l'ACOP-F le 24 janvier, il serait encore demandé aux organisations de mettre leurs statuts en conformité à ceux de la Fédération pour pouvoir adhérer !

Les nostalgiques de l'organisation unique sont décidément très présents dans la rédaction de ces statuts. Cela augure mal de la suite. Combien d'organisations représentatives restera t il en 2004 ? La fédération doit-elle nécessairement, pour " être forte ", s'ériger sur des cendres ?

Collectif CO-PSY du SNES

(1) Notons que cette majorité fut obtenue grâce aux voix de petites organisations dont on n'a jamais pu constater la présence physique puisqu'elles n'étaient présentes ni le 19 octobre, ni le 23 novembre, ni le 25 janvier. Elles ont en effet confié un pouvoir permanent à l'ANOP qui vote en leurs noms sur tous les sujets, même quand ils ne figuraient pas à l'ordre du jour !



7 - APRÈS...


Pendant ce temps-là, nous lisons dans le Journal des Psychologues du mois de février 2003 :

“FÉDÉRATION : ambiguïté et présidentialisme”,
par Emmanuel GARCIN


Sur le projet des statuts de la Fédération : qui "instaure un régime présidentiel : ce n'est pas le bureau national mais le président qui "fait des propositions de mise en oeuvre... "d'action"... "exerce une fonction de représentation auprès des instances..."...

"Les psychologues plus attachés au fonctionnement de type collégial qu'à la personnalisation du pouvoir..."

"... mélange d'adhésions d'organisations et d'adhésions individuelles est source de confusion, de méprise, voire de tromperie..."

"Une Fédération défend les intérêts collectifs des organisations... et non les intérêts des personnes individuelles..."

"A défaut de quoi on engagerait à terme les psychologues dans une aventure susceptible de les diviser pour longtemps alors même que l'on prétend les rassembler."


***



Puis, dans le Journal des Psychologues du mois de Mars 2003
:


* Dans l'éditorial, Philippe Duval fait une plaidoirie contre la nouvelle Fédération des psychologues et de psychologie qui s'est scellée le 25 janvier dernier à l'École des psychologues praticiens. Il dénonce en effet :
- que cette Fédération, de par son intitulé, ouvre ses portes à d'autres membres que les psychologues (enseignants-chercheurs par exemple) ;
- qu'on ait nommé à sa tête une psychologue scolaire, Marie-Jeanne Robineau, ce qui n'est pas représentatif de la profession ;
- que ce principe de Fédération avait été proposé il y a plus de 30 ans par Didier Anzieu dont les opposants étaient alors ceux qui le soutiennent aujourd'hui ;
- que loin de faire l'unanimité, beaucoup de psychologues ne s'y reconnaissent pas (le SNES, PSYCLIHOS, l'ANPEC, l'AFPS, l'ACOP) ;
- que les membres du bureau ne sont pas représentatifs de la profession ;

- enfin, qu'aucune personne nouvelle de la génération montante n'y a été intégrée.

* La motion de PSYCLIHOS

* L’interview de M. Chartier et M. Blanchet


* Qu'est-ce qu'une Fédération de psychologues ? M. Gérard FOURCHER.


Quelques extraits :

... A cet effet, une fédération de psychologues s’appuie sur trois principes : représentativité, participation, subsidiarité.

Jusqu’à maintenant la culture et la pratique associative ou syndicale des psychologues ne reconnaissaient que la représentativité. Or, pour que la fédération soit viable, il faut introduire deux autres termes ou notions : la démocratie participative et la subsidiarité... Compliquer pour clarifier, faute de quoi se manifeste le flottement conceptuel que sont l’organisation unique, l’organisation forte, l’organisation faible.

La démocratie participative


On aperçoit un double niveau dans la pratique institutionnelle des psychologues : la démocratie représentative et la démocratie participative.
Dans la démocratie représentative, les membres adhérents délèguent un pouvoir à leur organisation chargée de les représenter auprès des autorités publiques françaises et européennes. C’est la situation traditionnelle et éprouvée d’organisations historiques, le quinquagénaire syndicat national des psychologues (S.N.P), la centenaire société française de psychologie (S.F.P).
Outre cette représentation démocratique classique, les psychologues s’attachent tout autant à une démocratie participative et recherchent un service de proximité... Le meilleur exemple en est les collèges, ces regroupements spontanés, sui generis, des psychologues d’un même établissement hospitalier... Alors que dans la démocratie représentative, les psychologues se tournent vers l’extérieur, dans la démocratie participative, ils se tournent vers eux-mêmes...
La première demande une cotisation élevée à proportion d’actions lourdes et à distance à assurer, la seconde demande une cotisation modique.

Certes, on peut abaisser les prérogatives et compétences des organisations historiques, rehausser celles des autres organisations, et, selon le principe des vases communicants, obtenir un niveau moyen. Or, nul ne sait, si, en rognant les ailes des grands, en allongeant les ailes des petits, on aura au final un organisme plus performant qu’auparavant. Tel est un des problèmes de cette fédération annoncée, qui, en outre, autorise qu’on y adhère et cotise individuellement, parallèlement à l’adhésion et à la cotisation d’organisations affiliées.
Un adhérent aurait-il intérêt à payer une cotisation élevée à son organisation locale ? N’aurait-il pas plutôt intérêt à la donner directement à l’échelon le plus élevé, la fédération ? Ôtant, du même coup, ses moyens et son indépendance à l’organisation locale. Réciproquement, on pourra préférer adhérer à l’organisation locale affiliée si elle est moins chère, plutôt qu’à la fédération...
La subsidiarité

On le sait, elle consiste à ne pas renvoyer à un autre échelon ce qui peut être traité au mieux au niveau où l’on se trouve. Ainsi ce qui se fait à l’échelon local ou spécialisé.

Les organisations historiques ou généralistes ont à se défaire de celles de leurs prérogatives et attributions qui peuvent être mieux assurées localement ou régionalement, et, pour d’autres, à les transférer vers un pot commun, une instance supérieure qui sera reconnue d’une efficacité plus grande. Cette instance élue - qui reste à inventer - définit la politique générale de la fédération...

Plutôt que de créer un appareil a priori et de voir ensuite quelles tâches et compétences lui seront dévolues, il sera pertinent d’inventorier les missions, et d’examiner qui, a posteriori, est le mieux à même, à tel endroit, à tel moment, de les remplir.

Des modes d’élection simples et lisibles seront recherchés, échappant aux superpositions d’appareils et à l’illusion de représenter tout et tout le monde. Car, à l’inverse, la participation crée un sentiment d’appartenance et d’être écouté ; elle peut enrayer l’escalade d’une demande toujours plus exigeante d’une représentation sans doute universelle mais abstraite. En résumé, que voulons-nous ? Distinguer et articuler le local-régional et l’universel. Trouver un équilibre entre la représentation et la participation. Instituer une partie fixe et une partie mobile : des organes virtuels et susceptibles d’être activés, des délégations par missions et dossiers, limitées dans l’espace et dans le temps.

Il s’agit de sortir d’attributions et d’appareils rigides, fixés une fois pour toutes. Il s’agit de combiner au mieux l’unité, la diversité, la souplesse de fonctionnement dans un monde lui-même mobile, tout en permettant un contrôle démocratique. Bref, des prémisses nouvelles.

* La Fédération : en attendant Godot :
Quelques réactions spontanées :

Virginie ORSONI,
SFP, Département des Applications et Interventions en Psychologie, secteur Santé : “... Mais de par son statut particulier, une fédération se doit pourtant et absolument d'être le reflet de tous, sans quoi elle n'a pas lieu d'exister, à moins d'être encore une organisation de plus, différente des autres... il me semble qu'il aurait plutôt fallu réfléchir à une structure qui nous rassemble, et des statuts qui nous ressemblent...
S'il ne faut pas confondre temps de réflexion avec paralysie, il ne faut pas non plus confondre action avec agitation stérile. Et ce, pour ceux qui nous disent que nous ne pouvons plus perdre de temps...”

François GRUNSPAN : “... la façon dont a été organisée la transition vers la fédération est réellement déroutante. L’argument mis en avant a été constamment l’urgence. Urgence d’agir, urgence de ne pas penser. Le résultat le plus flagrant de cette manœuvre est le flou conceptuel qui entoure la nouvelle organisation. On voudrait nous faire croire qu’il ne s’agit que d’une évolution « naturelle » de la profession qui n’a que trop attendu son éclosion, alors qu’il est évident que des idéologies spécifiques la sous-tendent... L’urgence a bon dos, qui permet d’éviter soigneusement d’aborder ces questions... ”

René MONAMI : “... Ainsi, et quel que soit le groupe, le collectif, le réseau ou la fédération, il n'est pas pensable de réduire l'organisation d'un groupe qui se veut le reflet de la pratique de la psychologie à une conceptualisation "à priori"... Un champ toujours en mouvement, dont "la ligne de fuite" comme dirait Deleuze, est celle de la recherche qui tente de saisir la diversité des expériences humaines et non pas à les filtrer au travers d'une conceptualisation qui risque de devenir uniforme sous couvert d'une organisation ou d'une fédération qui ne tiendrait plus compte d'une pratique toujours en "devenir "... Certes, nous ne pouvons nous soustraire aux logiques de pouvoirs, de leurs dimensions politiques et économiques, par contre, elles peuvent ne pas être les logiques dominantes ou les concepts dominants à la structuration de notre champ... »
Odile BAZALGETTE, psychologue, représentante au Conseil Syndical National du SNP : « A ce jour, je n’ai pas connaissance des statuts modifiés de la fédération adoptés par les organisations signataires lors de la réunion du 25 01 2003 .
Mais tel qu’il se dessine, ce projet fédératif repose sur un malentendu: l’ensemble des psychologues souhaitait que leurs organisations se fédèrent pour développer des synergies, or ils voient apparaître une organisation très centralisée et globalisante. ...
- L’exigence de représentativité unique signifierait à terme que cette Fédération, serait :
- le seul interlocuteur des pouvoirs publics
- le seul juge de la scientificité des pratiques
- le seul juge de la conformité des pratiques à l’Éthique des psychologues. (Notons d’ailleurs que la mise en place d’une instance disciplinaire, à la fois juge et partie est incompatible avec le statut associatif qui n’offre pas les garanties juridiques nécessaires).”

Emmanuel GARCIN : “... Mais un plan d'abord tenu secret, puis un débat obstinément limité à l'alternative "fédération ou organisation unique" ont laissé s'installer un climat de suspicion qui a plombé le projet... Rien ne se fait sans désir. Mais rien ne dure sans confiance...”

Senja Stirn : « Depuis quelques mois, on entend : Parjure ! Trahison ! Déliaison ! ...
Qui crie au loup ?

Nous avons entendu parler de :
- scissions (les libéraux du SNP, le départ des associations et organisations du projet de la Fédération), sous-entendu qu’elles sont propres aux psychologues
- trahisons au sein des organisations ou au sein de la profession (= l’information qui circule à travers l’insupportable « perméabilité » des associations/organisations)
- l’urgence
- et, en cerise : Qui n’est pas avec nous, est CONTRE nous, sous-entendu CONTRE le mouvement fédératif.
Autant de mauvais objets, fonctionnant parfaitement sur le registre de la culpabilité.
Mais nous affirmons plutôt :
- au-delà des institutions dont le fonctionnement ne peut que se trouver dans l’impossibilité de rompre avec la nostalgie du passé, les psychologues travaillent essentiellement au niveau du lien, au-delà de l’appartenance et dans le respect de nos différences (et non des scissions); le terrain est riche de réflexions et d’actions
- la liberté d’expression est propre à la démocratie et le souci d’informer les collègues figure dans notre Code de déontologie
- la pensée nécessite le temps - non celui qui se compte, mais celui qui compte
- le désir d’unification est le fantasme le plus primaire, structurant pour la constitution des idéaux; qui, parmi les psychologues, serait CONTRE une fédération ? Toutefois, il y a eu glissement de la demande vers le désir.
La Fédération représente aujourd’hui, en moyenne, 11,5% des psychologues français (suivant les membres déclarés à la CIR avant le vote du 19 octobre).
Tout cela mérite que quelques questions soient posées :
- au niveau de l’information et du débat : pourquoi l’ensemble de la profession n’a pas été informé des projets et pourquoi il n'a pas été largement consulté et associé ? notamment si ladite Fédération se veut de représenter TOUTE la profession et TOUTE la psychologie ?
- au niveau du temps : pourquoi une telle urgence ? Qui est pressé et pourquoi ?
Pourquoi un subit vécu de panique ? Comme si se prendre le temps mènerait inévitablement à l’échec ?
- au niveau du très délicat sujet du pouvoir et sa négation surprenante par les psychologues : y a-t-il eu glissement entre le pouvoir de l’Amour et l’amour du Pouvoir?
- mais surtout : QUELLE EST LA DEMANDE ?

***


Lettre ouverte (
du SNUipp) : Construisons ensemble un mouvement fédératif dans le respect de chacun.

Nous avons appris la création de la Fédération française des psychologues et de la psychologie. Rassembler les associations et les syndicats de psychologues, travailler à l'unité de notre profession a toujours été notre démarche.
Notre syndicat syndique 15% des psychologues du premier degré et représente une force importante. Nous travaillons dans le groupe des six avec l'AFPS, l'ACOPF, la SFP, le SNES et le SNP pour une reconnaissance du statut des psychologues de l'Éducation nationale en conformité avec la loi de 1985 et ses décrets d'application.

Nous sommes pour le moins surpris que le règlement intérieur de la nouvelle fédération exclut d'emblée que les psychologues du SNUIPP-FSU (soit 400) soit représenté.
Comment prétendre rassembler les psychologues quand on commence à exclure les syndicats les plus représentatifs de l'Éducation nationale, le SNES et le SNUipp?

Pour nous, une fédération doit rassembler les associations et les syndicats ; nous sommes surpris que des adhésions individuelles soient possibles dans la nouvelle fédération. En fait, plutôt qu'une fédération, ne s'agit-il pas d'une organisation unique de psychologues ?
Par ailleurs, le coût de l'adhésion pour les associations sera d'un tel niveau qu'il remettra en cause la vie même de l'association. Est-ce bien raisonnable ?

Une fédération doit se fixer des objectifs qui rassemblent :

- ouvrer au développement de la psychologie
- protéger le public des mésusages de la psychologie
- promouvoir l'application du code de déontologie

Elle n'a pas vocation à se substituer aux syndicats pour défendre les différents personnels.
Elle n'a pas vocation à se substituer aux associations qui ont ouvré au développement de la psychologie dans leur champ d'activité propre, par leurs publications et leur investissement militant, au plus près des préoccupations des collègues.

La fédération aura pour tâche de promouvoir et de représenter notre profession auprès des instances nationales et européennes. Elle ne saurait se constituer en ordre des psychologues, chargée de réglementer strictement les pratiques professionnelles des collègues psychologues.

Le processus en cours ne correspond pas à notre conception de la démocratie. La profession de psychologue est récente, elle est souvent malmenée d'un point de vue institutionnel (statuts, fonctions, .). Nous en sommes les premiers témoins dans le système scolaire. Le processus fédératif auquel tous les psychologues aspirent devrait s'appuyer sur toute la richesse et la diversité de la profession, sans exclusion ni exclusive, dans le respect des règles démocratiques du débat et des prises de décision. La légitimité et l'assise de la future fédération en sont les enjeux
majeurs.

C'est pourquoi, nous appelons les organisations ayant participé aux travaux constitutifs de la FFPP, membres ou non de celle-ci a participer à une réunion d'échange


au local du SNUipp
128, Boulevard Auguste Blanqui
75 013 PARIS

le mercredi 7 mai 2003
à 17 heures 30


Pour nous contacter appeler au 06.67.33.35.95

Chantal MARTINEZ (01), Jean-Michel GUALBERT (14), Claude BLERON (23),
Florence SAVOURNIN (31), Catherine MICOULEAU (41), Françoise DALIA (64), André MARTINEZ (81), Jean-Louis VAUZELLE ( 87), Christophe GENTAZ (89), Marie-Claude CHAMPSEIX (93), Sylvie GIULIANI-WARZAGER (93), psychologues du SNUIPP-FSU


***


Le Congrès du SNP qui s’est tenu les 21, 22 et 23 mars, après avoir décidé, pour l’élection du Bureau national, de passer aux votes non de listes constituées, mais individuellement pour chaque personne qui se serait présentée, a élu tous ceux qui se sont présentés (10).


Nombre de voix obtenues :

Philippe CHIMY 70
Michèle CLEMENT 69

Bernard BORELLI 67
Danièle HERRY 64

Gilbert LAKANAL 61
Jacques GARRY 59

Martine BAGIEU 55
Jérôme LUCAS 55
Alain LETUVE 51
Marie-Jeanne ROBINEAU 51
Il faudra attendre la mi-avril pour connaître qui, en leur sein, sera élu le Secrétaire général, le Secrétaire général adjoint, le Trésorier... et un communiqué de presse officiel.


***


Le CA fédéral de la FFPP aura lieu le samedi 10 mai, avec participation exceptionnelle des bureaux des organisations adhérentes et candidates.


***

Pendant ce temps-là, M. Jean-Louis QUEHEILLARD, représentant de la Gironde au Congrès du SNP du mois de mars 2003, écrit (extraits):


Quoi de neuf au Congrès?



Le Congrès 2003 de Pont-à-Mousson s’annonçait comme un congrès important et difficile. Important parce que c’était le moment de ratifier l’adhésion du syndicat à la nouvelle Fédération (FFPP).

Difficile parce que des critiques et des tensions graves s’étaient fait jour au sein du syndicat au cours du dernier mandat sur plusieurs points: Sur la manière de conduire la mise en place de la nouvelle fédération et sur l’avenir du syndicat dans ce nouveau cadre, sur la représentation des régions et départements au Conseil Syndical National, et de manière plus diffuse sur la direction du Bureau sortant pour son style jugé par une partie des adhérents et des responsables peu transparent et peu respectueux des opinions divergentes. Autant le préciser tout de suite, je faisais partie (avec, entre autres, les représentants de mon département de Gironde) de ceux qui portaient cette critique.

C’est pourquoi d’emblée le climat fut tendu, au point que le rapport d’activité du Secrétaire général sortant fut adopté avec seulement 59 % des voix, un score plutôt surprenant dans nos congrès habituellement plus consensuels. Ce désaveu partiel a eu sa traduction dans un vote de réforme des Statuts du syndicat, qui a adopté le principe d’une élection du Bureau National sur la base de candidatures individuelles, et non plus présentées par liste constituée autour d’un leader comme cela se pratiquait depuis onze ans. Mais l’équipe sortante n’a pas connu que des déboires: sa politique a été clairement validée sur le point capital de l’adhésion à la Fédération, avec l’exigence conjointe du maintien d’un pôle syndical fort au sein de cette nouvelle organisation.

Ce Congrès nous a réservé encore d’autres surprises: d’abord, dans un temps "off" en soirée, l’organisation d’une conférence par le juriste Yann Durmarque sur le statut juridique de la profession de psychologue. Le contenu de son intervention n’était pas une surprise pour ceux qui connaissent son ouvrage très documenté et argumenté: Yann Durmarque est un fervent partisan de la création d’un ordre des psychologues si ceux-ci veulent instituer solidement leur déontologie. Le style très percutant du conférencier était déjà plus inattendu. Les échanges avec l’assistance, à laquelle s’étaient joints des collègues de la région Lorraine non participants au congrès, ont duré deux bonnes heures, preuve de l’intérêt très vif porté à ces questions. La véritable surprise est venue le lendemain lorsqu’une motion d’allure discrète de la région Rhône-Alpes, amendée par Poitou-Charentes, PACA, et la Gironde, a proposé au vote la création d’une commission de travail sur la question d’un ordre des psychologues, et a été adoptée par une écrasante majorité. Il ne s’agit que de la création d’une commission, comme le syndicat en comprend déjà plusieurs sur des questions variées. Mais sa charge symbolique est forte, car on ne peut ignorer que l’idée d’un ordre professionnel est la pomme de discorde de la profession en France depuis la nuit des temps (des temps courts il est vrai !), celle qui défait les alliances plus qu’elle n’en favorise. Mais cette idée ne doit plus faire l’objet d’un interdit de penser comme cela a été trop souvent le cas. Souhaitons que cette idée dépasse l’engouement d’un soir pour le pouvoir de conviction d’un conférencier. Nous serons quelques-uns à y veiller, et j’ai personnellement posé ma candidature pour y travailler.

Le dernier jour du congrès a été, comme il est d’usage, le moment d’élection des instances du Bureau National et du Comité Technique, et encore l’occasion d’un suspense vigoureusement animé. Pendant un temps, on a assisté au paradoxe que trop peu de candidats étaient issus de la mouvance critique: absence du sens des responsabilités? conséquence du manque de respect ressenti par certains dans le fonctionnement des instances? Il était sain en tous cas que ces choses-là se disent, le congrès a aussi des vertus cathartiques. On a assisté finalement à une élection très "balancée", avec cinq élus issus du Bureau sortant, et cinq nouveaux élus qui s’étaient présentés individuellement. La suite de l’histoire, à ce jour, ne m’est pas encore connue: c’est le choix que va faire ce nouveau Bureau pour ses attributions de poste, et notamment pour celle de secrétaire général. Il est en tous cas certain, pour toutes les raisons évoquées ici, que le paysage du syndicat et de la profession devrait connaître de profonds changements par les suites de ce congrès.

Je ne peux conclure ce bref point de vue personnel sans renouveler des remerciements aux collègues de la région Lorraine, qui non seulement nous ont reçus dans le cadre superbe et majestueux de l’Abbaye des Prémontrés à Pont-à- Mousson, mais ont su organiser ces trois jours avec une compétence et une gentillesse remarquables.


12 Avril 2003.


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"Une fédération usurpée"

Extraits




1. Un article 10 qui s’égare et égare


  Tout le vice de construction des statuts de la Fédération Française des Psychologues et de Psychologie (FFPP) se résume dans l’article 10 qui tient en 3 lignes, alors que cet article aurait dû figurer tout au début des statuts et mériterait plusieurs articles si ce n’est un titre entier. Tout le reste, le Conseil d’administration fédéral, le Congrès, le Bureau fédéral ne sont qu’un habillage de l’article 10 qui lui, pourtant, reste vague. C’est d’ailleurs uniquement ces 3 lignes qui sont consacrées aux organisations et associations membres ayant une vocation nationale ! Il n’est pas étonnant alors que les associations hésitent à s’engager, que d’autres fassent dissidence.

  Ainsi, l’article se borne à déclarer que " la FFPP représente la discipline et la profession auprès des pouvoirs publics, et des organisations européennes et autres organisations internationales, dans le respect de la spécificité et des compétences des organisations membres. Elle peut déléguer une organisation pour la représenter ".

  La difficulté majeure réside dans le " respect de la spécificité et des compétences des organisations membres… " sans que toutefois nous sachions quelle est la spécificité et quelles sont les compétences en question ? Et pourtant, leur marge d’autonomie au sein de la fédération repose notamment sur cela - par conséquent, il serait essentiel de les détailler et les faire apparaître dans les statuts et non pas seulement dans un éventuel règlement intérieur.

  D’autre part, " pouvoirs publics " est une notion trop large qui demande à être précisée, ainsi que les contacts des organisations : une organisation locale aurait-elle affaire à un préfet de département ou de région, par exemple ? A un recteur d’Académie, à l’Inspecteur départemental de l’Education nationale ? A un président de Conseil général ?

  Toujours au sujet des " relations " - qu’en est-il des relations avec les représentants d’autres organisations syndicales ou des présidents d’organisations loi 1901 (pouvoirs privés et non pas publics mais pouvoirs quand même...) ?

  Plus loin, comment se ferait la délégation ? Y a-t-il plusieurs sortes de délégation ?

  Avant toute chose, il faudrait effectuer d’abord une analyse des pratiques et un inventaire des relations publiques.


2. Un mésusage de la déontologie


  Placer la fédération sous la référence au code de déontologie, c’est demander trop à la déontologie. Cette dernière a pour but de guider la pratique et la responsabilité individuelles, non pas d’organiser l’équilibre des pouvoirs dans une institution !

  Il y a confusion grave entre la responsabilité individuelle des personnes physiques et la responsabilité de la personne morale !

  La personne morale doit être dotée de principes spécifiques : la représentation, la participation, la subsidiarité - qui doivent figurer en bonne place dans les statuts, notamment à un niveau comparable à la déontologie.

  Jusqu’à maintenant, la culture et la pratique associative ou syndicale des psychologues ne reconnaissaient que la représentation.

  La représentation est le fait d’élections et de mandats où les membres adhérents délèguent un pouvoir à leur organisation, chargée de les représenter auprès des autorités publiques françaises et européennes. C’est la situation traditionnelle et éprouvée d’organisations historiques, le quinquagénaire Syndicat national des psychologues (S.N.P), la centenaire Société française de psychologie (S.F.P).

  Outre cette représentation démocratique classique, les psychologues s’attachent tout autant à une démocratie participative et recherchent un service de proximité... Le meilleur exemple en est les Collèges des psychologues, ces regroupements spontanés, sui generis, de psychologues d’un même établissement hospitalier qui existent à certains endroits depuis une vingtaine d’années, organisés sous forme associative, regroupant de quelques membres jusqu’à des dizaines. Leur démocratie est représentative, mais surtout participative. C’est la démocratie de proximité. Alors que dans la démocratie représentative, les psychologues se tournent vers l’extérieur, dans la démocratie participative, ils se tournent vers eux-mêmes.

  C’est pourquoi les organisations locales sont à représenter au niveau de la fédération en respectant leur vie et leur vocation propre qui est d’animation locale associative ou collégiale ou d’action spécialisée, la commission nationale consultative de déontologie des psychologues (C.N.C.D.P) par exemple. Car une organisation locale assure mieux une permanence et une présence sur le terrain qu’un organe central avec des missi dominici. Ce qui nous introduit à la subsidiarité.

  Cette dernière est à la base des rapports entre les organisations-membres et la fédération. Elle détermine quelle organisation - soit l’organisation-membre soit la fédération - est mieux placée dans telle ou telle circonstance pour agir.

  Les organisations historiques ou généralistes ont à se défaire de celles de leurs prérogatives et attributions qui peuvent être mieux assurées localement ou régionalement, et, pour d’autres, à les transférer vers un pot commun, une instance supérieure qui sera reconnue d’une efficacité plus grande. Cette instance élue - qui reste à inventer - définit la politique générale de la fédération.

  Les statuts actuels démontrent un déséquilibre patent entre la base et le sommet.

  Il faut un système qui soit lisible par tout le monde et qui se fonde sur cet équilibre entre la base et le sommet.

  Plutôt que de créer un appareil a priori et de voir ensuite quelles tâches et compétences lui seront dévolues, il sera pertinent d’inventorier les missions, et d’examiner qui, a posteriori, est le mieux à même, à tel endroit, à tel moment, de les remplir.

  Des modes d’élection simples et lisibles seront recherchés, échappant aux superpositions d’appareils et à l’illusion de représenter tout et tout le monde. Car, à l’inverse, la participation crée un sentiment d’appartenance et d’être écouté ; elle peut enrayer l’escalade d’une demande toujours plus exigeante d’une représentation sans doute universelle mais abstraite.

  D’autre part, les rapports entre le SNP et les autres organisations et l’organisation centrale doivent faire l’objet d’un traitement spécifique puisqu’il s’agit de droit syndical combiné à du droit associatif. Là aussi, voir en termes de subsidiarité comme point de départ.


3. Une construction juridique approximative


  Tout d’abord, une remarque : Que viennent faire les journées de formation (article 13 - Congrès de formation) dans un Titre IV, consacré aux instances de la fédération ?

  En ce qui concerne le Bureau, n’y aurait-il pas avantage à avoir un Bureau restreint ne dépassant 5 personnes afin de faciliter des concertations téléphoniques puisqu’il " gère au quotidien l'activité de la FFPP " ? Et un Bureau fédéral élargi à 9 - 12 pour des séances plénières dont les objets seraient préalablement définis ?

  Plutôt qu’un représentant de l’éthique, pourquoi ne pas proposer des représentants des grands types d’exercice privé, public, libéral ? Dans le même ordre de remarques, la répartition des " portefeuilles " au sein du Bureau est instructive. Il y aurait lieu de " laïciser " le bureau et peut-être d’y mettre des membres permanents (comme en Allemagne). En quoi une formation de psychologue donne-t-elle compétence à être trésorier ou de gérer la communication ? Pourquoi pas un laïc rémunéré à cette place ?

  Pour ce qui est de la CNCDP (Commission nationale consultative de Déontologie des psychologues), il est évident que l’éthique et la déontologie requièrent une indépendance, une pensée longue et une décision lente qui ont peu à faire dans un organe exécutif décisionnel. Le temps de la réflexion éthique et le temps de la décision exécutive sont différents.


4. Un temps pour présider et un temps pour gérer


  Quelles sont leurs attributions respectives au sein du bureau ?

  De quoi le secrétaire général est-il secrétaire général ?

  Le président de la fédération doit-il se mêler de la " gestion du quotidien " ? Ne faudrait-il pas plutôt qu’il prenne ses distances et gère uniquement quelques grands dossiers ? Ne devrait-il pas être au-dessus de la mêlée ou à côté, le représentant ou le garant (mot qui fait florès !) de l’unité de la fédération alors que les nécessités de l’action sont fatalement source de divisions ? Ce rôle majeur de représentation (neutre et bienveillante) doit être défini de sorte que le poste soit occupé par une personnalité pourvue d’une certaine notoriété et non dépourvue de talents diplomatiques.

  Ceci notamment du fait que le président représente la capacité de la fédération à se dégager des appartenances d’origine qu’il s’agisse de secteurs public, privé ou libéral, mais aussi d’appartenance d’orientations ou d’obédiences.


5. De la Santé à l’Education : un choc des cultures


  L’histoire nous montre qu’aussi longtemps que le SNP a été une organisation à l’échelle de quelques centaines à un millier d’adhérents et centré principalement sur la santé publique, une certaine cohésion a précédé les statuts, voire a suppléé à leurs insuffisances. C’était alors l’époque familiale ou des arrangements entre amis. La réussite de l’action portée par quelques-uns a pu souvent s’apparenter au miracle. Cette époque est révolue.

  Il faut désormais accueillir plusieurs milliers d’adhérents. La Fédération en est à 4 000 membres environ et même en ayant 10 000, cela ne représenterait qu’un tiers, voir qu’un quart de l’effectif de la profession. Le nombre de psychologues a considérablement augmenté, ceci en concordance ou suite à d’autres développements plus importants encore - de nouveaux secteurs d’activité, d’autres modes d’exercice (le libéral notamment, qui sort de la confidentialité) et d’autres organisations aux statuts disparates.

  C’est la psychologie elle-même qui, depuis quelques années, démultipliée à l’infini, a changé d’échelle.

  Et en face de tels changements que voit-on ? Une fédération qui en dépit de cela, reconduit, répète l’ancien modèle (SNP, SFP) - il n’y a que l’appellation qui change. C’est son écueil majeur : d’identifier la fédération à l’une ou l’autre de ses composantes !

  Et pourtant, un changement a bien eu lieu, notamment au niveau de deux rapprochements : le rapprochement entre le SNP et l’université (SFP, AEPU) d’une part, et le rapprochement entre le SNP et la psychologie scolaire d’autre part. Le premier rapprochement s’est illustré à l’occasion des Etats généraux de la psychologie de 2001, le second avec l’intégration du SPEN dans le SNP.

  Ces deux faits signent l’arrivée de la Fonction publique d’Etat (ministère de l’Education nationale) auprès de la Fonction publique hospitalière (ministère de la Santé) jusque-là dominante au travers du SNP.

  Et à travers cela, un autre mode de relations : le ministère de l’Education a une tradition de relations pyramidales dans ses relations internes, tandis que le ministère de la Santé et la direction des hôpitaux ont eu à faire face à des établissements de santé autonomes dans la gestion des personnels. Les modèles culturels de ce dernier pèsent encore aujourd’hui au niveau de la construction de la profession.

  L’expression la plus récente de ces développements se retrouve d’ailleurs dans la constitution du bureau provisoire de la fédération : le SNP dont le noyau historique est la santé est devancé par l’éducation qui relève de la fonction publique d’Etat. Cette évolution marque l’aboutissement d’un rapprochement entre l’université et les praticiens commencé dès avant 1990. En revanche, ce qui reste préoccupant c’est l’assimilation possible entre la fédération et la tendance de son instance exécutive.


6. De la diversité à la dispersion


  Une décentralisation (ou une déconcentration) est certes nécessaire, mais la lecture des statuts propose plutôt une dispersion, une foule de critères hétéroclites.

  D’abord autour de l’adhésion - pourquoi les individus adhéreraient-ils à une organisation s’ils peuvent accéder directement à la Fédération ? La Fédération organise donc elle-même la concurrence qu’elle aura à gérer ensuite...

  Et de l’autre côté, pourquoi les individus paieraient-ils une cotisation élevée à la Fédération alors qu’ils peuvent cotiser à un prix bien plus modeste au niveau des Collèges par exemple dont ils ont l’habitude et au niveau d’autres associations qui assurent la défense de la profession au niveau local, voire régional ?

  Trouver un équilibre entre la représentation et la participation est essentiel. Il faut instituer une partie fixe et une partie mobile : des organes virtuels et susceptibles d’être activés, des délégations par mission et dossier, limités dans l’espace et dans le temps. Il s’agit de sortir d’attributions et d’appareils rigides, fixés une fois pour toutes. Il s’agit de combiner au mieux l’unité, la diversité, la souplesse de fonctionnement dans un monde lui-même mobile, tout en permettant un contrôle démocratique. Bref, des prémisses nouvelles.

  Il n’y a pas lieu de regretter l’organisation unique ou autre centralisme démocratique, qui aurait eu pour effet de déclencher, à terme et par réaction, un nouveau pullulement d’organisations.

  La fédération se donne pour but de " rassembler " la dispersion. On peut aussi penser que c’est la dispersion qui l’emportera sur le rassemblement car elle touche aussi bien la constitution formelle que les contenus. La dispersion pourrait avoir pour effet d’entraîner la nécessité d’un exécutif fort faisant le lit de l’autoritarisme. L’équilibre entre la base et le sommet est-il bien le bon ?


Un monopole organisationnel improbable


  Il n’est pas certain que la profession puisse être gérée par une seule organisation principale, fût-elle une organisation d’organisations.

  Une autre architecture, dans une autre logique pourrait tout à fait être pensée - où une même organisation n’aurait pas tous les rôles et ne toucherait pas les mêmes interlocuteurs.

  D’autres organes ou organisations pourraient être mises en place comme :
    - Une conférence des représentants de collèges des hôpitaux.
    - Un organe interministériel ou conseil supérieur des psychologues ou autre appellation.
    - Une CNCDP réformée et indépendante de toute organisation et toute instance, en vue de recenser les pratiques, les litiges sur le mode du contradictoire, fournir un avis sur les pratiques après analyse...
    - Peut-être un ordre professionnel, en définissant au préalable l’exercice professionnel. Ce dernier point suppose une réflexion particulièrement complexe à mener.

  Certes, il faut du courage pour se priver d’un pouvoir unique, idéalisé, uniforme. Mais, justement, le psychologue s’appuie sur ce dont il se prive. Seul moyen pour créer les conditions d’une négativité, d’une ouverture, d’une dialectique. Il serait judicieux que cela se traduisît aussi dans l’organisation de la profession.

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Extraits recueillis par Mme Senja STIRN, avec l’aimable collaboration de l’auteur, M. Gérard FOURCHER *, à partir de ses écrits et publications :

Projet de statuts de la Fédération. Commentaires. Mars 2001.
Remarques décousues et perspectives erratiques sur l’état et le développement de la profession. Juillet 2002.
Psychologues et Psychologie. Etat des lieux de la profession.
Organisation de la profession. Commentaires II. Juillet 2002.
Organisation de la profession. Commentaires IV. Juillet 2002.
Qu’est-ce qu’une Fédération de psychologues ? In Journal des psychologues, mars 2003.
Créer un Livre IV bis, " Psychologues " au Code de la Santé ? In Journal des psychologues, juin 2003.
Le 15 juin 2003

* Psychologue au centre hospitalier de Cholet
   Chargé d’enseignement à l’Institut de psychologie et de sociologie appliquées (UCO, Angers)
   Docteur en philosophie
   Membre du groupe rédactionnel du Code de déontologie des psychologues

SOURCE : Site de la SFP (Société Française de Psychologie) http://www.sfpsy.org/



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SOURCES :
Commentaires de Gérard Fourcher, juillet 2002
Site SFP
Site SNP
Site psychologues.fr
Sites des organisations/associations membres de la CIR
Journal des psychologues : novembre 2002, décembre 02/janvier 2003, février et mars 2003
Infospsycho
Envois personnels

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Pour toute diffusion, mentionner les sources - et notamment celles qui sont citées dans ce Dossier, ainsi que celle du
Réseau national des psychologues.






c/o Réseau des psychologues
le 26 juin 2003





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